Parti pris philosophique

« Donner au paysage un sens qui nous motive et nous engage dans le monde.»
Augustin Berque, 1994

Chorème aborde le paysage comme un concept opératoire orienté vers le projet relevant à la fois d’une subjectivité personnelle et d’une sensibilité collective partagée par une pluralité d’acteurs. Si la notion de projet de paysage renvoie à une longue liste de cadrages différents, elle sous-tend pour nous la mise en œuvre d’une démarche engageant un processus de transformation d’un lieu, d’un espace ou d’un territoire dont la situation et l’état ne seraient pas jugés satisfaisants sinon problématiques. Le projet de paysage est notre outil et posture d’exploration ; il associe des actions de transformation spatiale pour donner du sens à une évolution paysagère.
Chorème est soucieux d’intervenir à toutes les échelles du paysage, pour aborder, entrelacer et alimenter une multitude de thématiques paysagères et urbaines… parce que souvent interdépendantes. Aussi, l’agence développe une démarche orientée sur des problématiques d’usage et de vocation du lieu, de (re) constitution de milieux écologiques, de développement durable et de gestion de l’eau.

Chorème :
– du grec chôra, qui signifie territoire, étendue, lieu, contrée
– «structure élémentaire d’organisation de l’espace.»

PARTI PRIS

Etre à l’écoute de l’existant, attentif aux lieux, aux milieux, aux usages
Rechercher et donner une cohérence à nos projets au regard de l’histoire et de la vocation des territoires
(re)Donner du sens, affirmer l’usage, offrir des espaces appropriables,
Posséder une attitude de prospective paysagère et inscrire nos réflexions dans le champ des dynamiques territoriales, écologiques, climatiques et sociétales.

 

Parce que « tout est paysage », tout fait paysage
Lucien Kroll, architecte belge

La démarche et l’élaboration des projets reposent sur :

L’écoute du lieu :

Les enjeux de développement durable des territoires appellent de plus en plus des approches transversales et pluridisciplinaires. Chorème défend une idée du paysage à la croisée des disciplines et des pratiques : la géographie, la topographie, l’agriculture, les sciences naturelles, l’histoire, l’économie… Persuadés qu’une lecture transversale du territoire à toutes les échelles reste nécessaire pour assurer la cohérence du projet dans le paysage, F. & G. Morisseau procèdent à une observation approfondie et élargie du site sur lequel ils interviennent. L’observation fine du lieu, sa position, son histoire… induisent les principes qui sous-tendent chacun de leurs projets.

Redonner du sens et un usage :

Au-delà du programme, ils témoignent de leur volonté de déployer la réalité de la commande pour offrir un espace pleinement appropriable. De nombreux projets illustrent cette volonté de redonner un sens et des usages aux lieux : des espaces publics de qualité capable d’être modulable selon la fréquentation au fil de la journée et d’assurer également des usages plus apaisés liés à la halte et à la convivialité dans une ambiance jardinée. C’est l’expression de l’hybridité dans l’espace public ; ou bien encore le piéton dans la rue partagée.

Au regard de l‘histoire et de la vocation du lieu :

Donner une cohérence à chacun des projets au regard de l’histoire, de la vocation du lieu et de références puisées dans les voyages et les lectures. Ainsi le Potager Embarqué dans les hortillonnages d’Amiens renvoie à la vocation maraichère du lieu et interroge une nouvelle Agri-Culture, tout en s’inspirant des chinampas mexicaines et des marchés flottants asiatiques. Le projet de l’Albédo interroge les actions à mener contre le réchauffement climatique et se réfère explicitement au Salar d’Uyuni en Bolivie… Street Lounges s’appuie aussi sur la notoriété passée de centre d’excellence d’horticulture de Dowham Market.

La nature en ville et la résilience urbaine : reconstituer des milieux écologiques

Développer une réflexion sur la place de la nature, volontiers nourricière. La recherche de l’environnemental, favorise la création d’’artifices naturels’ par le recours à la végétation, mais artificiels car il s’agit de formes qui ne sont pas conçues de manière mimétique mais déterminée par une approche «raisonnée» qui s’appuie autant sur des bases scientifiques que sur une réinterprétation physique des lieux .
Préoccupé des effets du changement climatique, Chorème s’attache à reconstituer des milieux écologiques au coeur des systèmes urbains.
Chaque projet souhaite ainsi relayer le message d’enjeux plus fondamentaux, ouverts sur la (re)constitution de milieux écologiques renforçant la résilience de la ville.

Les stratégies d’adaptation et de résilience entre dynamiques naturelles et anthropiques

Préoccupé par la récurrence et l’intensité des événements climatiques et conscient des vulnérabilités anthropiques de nos territoires face aux risques d’inondation et de submersion, Chorème s’attache à faire partager son regard et à construire ses projets à l’aune de stratégies d’adaptation favorisant l’augmentation de la résilience des enjeux et des usagers dans les espaces à risques. Parce que le paysage participe de la culture des risques et que toute stratégie d’occupation des territoires doit faire la part de l’eau, la résilience à tous les niveaux du projet de paysage doit être opérante.