Le “Potager Embarqué” au coeur des hortillonnages – Amiens

Le potager embarqué

JARDIN PUBLIC, AMIENS, LES HORTILLONAGES (80)

Grand Prix du Potager – Concours national de la Société Nationale d’Horticulture de France – 2012

Maîtrise d’ouvrage : Maison de la culture d’Amiens
Maîtrise d’oeuvre : Florent Morisseau

Surface : 1 200 m²
Coût : 10 000 €HT
Date : juillet 2010 (reconduit chaque année depuis)

Développer une nouvelle agri-Culture du paysage des hortillonnages qui réinterroge le passé et la vocation initiale du lieu et l’artificialisation du paysage.

L’omniprésence de l’eau et le labeur des hommes ont façonné les terres d’un pays à mi-chemin entre deux milieux. Le marais est construction totalement artificielle, un lieu où l’homme a été «fabricant de terre ferme» (Lamartine) : jadis impénétrables et longtemps considérés comme insalubres, leur mise en valeur a été assurée par les hommes. Ils ont assaini, drainé, défriché les terres sorties de l’eau et les ont mises en culture pour en faire un véritable atout de développement. Ils les ont sculptés pour les rendre utiles et accueillantes.

Aujourd’hui, ces équilibres sont remis en cause par les évolutions techniques, économiques, sociologiques touchant non seulement l’agriculture mais aussi plus largement notre société. L’évolution des paysages du marais dépend de la capacité que l’on aura à reconnaître ou à révéler ses valeurs à travers les activités qui les font vivre et exister.

A l’heure d’une forte demande du «consommer local» et du renouveau des marchés, quelle dimension apporter au «produire local» ? Quelle place, quel statut et quelle forme accorder aux hortillonnages dans un contexte de forte demande sociale en produites frais et biologiques ? Il s’agit ici de réhabiliter un système axé sur le maraîchage, une des vocations première des hortillonnages surnommés jadis «la Venise des légumesé, de retrouver leur légitimité nourricière. Le potager embarqué illustre la volonté de ré-associer le »consommer» et le «produire» local. Au coeur des hortillonnages, il semble qu’il n’y ait qu’un rieux entre les deux. Ce mariage repose sur la mobilité. Ainsi, du marais à la ville, il n’y a qu’un pas… encore plus facile si ça flotte. Les légumes poussent en barques et n’en sortent que pour la soupe ou la ratatouille.Ca sent bon la terre , la fraicheur du marais venue jusqu’au marché. Fini les camions, place aux rames, à St Leu on débarque ! Au menu, du paysage à déguster, bien assaisonné entre terre et eau.Le projet met en scène un processus de construction artificielle et labyrinthique de potager flottant, depuis une parcelle boisée et enfrichée, jusqu’au légume.

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